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Glossaire


La mémoire de travail, l’attention, la mémorisation, l’apprentissage et la réflexion – la qualité de la mise en pratique de ces habiletés dépend de notre capacité cognitive. La théorie ancienne du psychologue suisse Jean Piaget concernant la cognition, selon laquelle le développement cognitif se fait par étapes, chacune étant radicalement différente, est considérée comme la base de nos connaissances sur la façon dont les enfants apprennent.

Science relativement nouvelle, l’épigénétique consiste en l’étude des changements dans l’activité génétique qui ne se traduisent pas par des modifications du code génétique, mais qui sont quand même transmis à au moins une génération. Ces modèles d’expression génétique sont régis par le matériel cellulaire – l’épigénome – qui se trouve sur le génome. Ces marqueurs épigénétiques disent aux gènes de se mettre en marche ou de s’arrêter, de parler plus fort ou de chuchoter. C’est par les marqueurs épigénétiques que des facteurs environnementaux, par exemple, le régime alimentaire, le stress ou la nutrition prénatale, peuvent laisser une empreinte sur les gènes qui sera transmise d’une génération à l’autre. Par exemple, des scientifiques ont déterminé qu’une expérience extrême vécue durant l’enfance telle que la famine pourrait avoir des répercussions sur l’espérance de vie des générations futures.

Les références

Les fournisseurs de soins et les enseignants tentent de développer ce que les enfants savent déjà et d’améliorer leurs habiletés en fournissant des appuis structuraux ou de l’étayage pour soutenir l’action de l’enfant. L’étayage peut comporter plusieurs activités et tâches, par exemple :

  • intéresser l’enfant à la tâche;
  • réduire le nombre d’étapes à franchir pour résoudre un problème en simplifiant la tâche, afin que l’enfant puisse gérer les composantes du processus et le savoir quand il réussit à satisfaire les exigences de la tâche;
  • assurer la poursuite de l’objectif en motivant l’enfant et en orientant l’activité;
  • faire ressortir les caractéristiques critiques des divergences entre ce que l’enfant a accompli et la solution idéale;
  • maitriser la frustration et les risques associés à la résolution des problèmes;
  • démontrer l’acte à accomplir.

Les références

Désigne le processus de la fourniture d’appuis externes à l’apprentissage suivie de leur retrait. Pendant que l’étayage est présent, la tâche elle-même n’est pas modifiée, mais le soutien facilite ce que fait l’apprenant initialement. À mesure que l’apprenant assume davantage de responsabilités dans l’accomplissement de la tâche, il se sert de moins en moins de cette aide. Selon cette approche, l’étayage est offert sur une base individuelle, seulement si l’enfant en a besoin, et il est retiré avec le temps. Ainsi, s’il faut rappeler à un enfant d’écrire de gauche à droite, un indicateur, par exemple un astérisque, est placé sur la page pour lui rappeler l’endroit où il doit commencer. Une fois qu’il se met à commencer systématiquement au bon endroit, l’astérisque est retiré.

Pour que l’apprentissage se fasse, il est essentiel d’effectuer des évaluations ou de donner de la rétroaction. Les enseignants utilisent différentes méthodes d’évaluation pour déterminer le degré de compréhension des élèves. Dans un environnement d’apprentissage précoce, les enseignants observent tout, depuis la façon dont les élèves interagissent et jouent ensemble jusqu’à leur langage corporel lorsqu’on leur enseigne de nouveaux concepts. L’information que les enseignants tirent de leurs observations leur indique la manière de poursuivre le cours. L’évaluation est un processus continu pendant lequel l’apprentissage de l’enfant est documenté de façon continue et dans de nombreuses situations. Un aspect important de l’évaluation consiste à déterminer quels sont les champs d’intérêt et les points forts de l’enfant, puis à progresser vers des objectifs personnalisés.

Une évaluation efficace permet également de comprendre les idées des élèves. Il est essentiel de décrire le processus d’apprentissage et d’en parler avec d’autres.

Comme l’objectif est l’apprentissage avec compréhension, les évaluations doivent montrer la compréhension plutôt que simplement la capacité de répéter des faits ou de faire preuve d’habiletés très limitées.

Les références

  • Bransford, J., A. Brown & R. Cocking. 2000, How People Learn: Brain, Mind, Experience and School, Washington (DC), National Research Council, National Academy Press.
  • Genishi, C. & A. Haas-Dyson. 2009, Children Language and Literacy: Diverse Learners in Diverse Times, New York, Teachers College Press.

Les habiletés linguistiques et sociales, la concentration, la mémoire et l’adaptabilité au changement contribuent à la fonction exécutive ou à la capacité d’autorégulation d’un enfant. Les recherches ont démontré que les habiletés composant la fonction exécutive sont peu développées chez presque tous les enfants d’âge préscolaire et qu’elles n’arrivent que lentement à maturité. Les recherches ont aussi démontré que les habiletés positives de la fonction exécutive se trouvent à la base de l’acquisition des concepts scolaires.

Selon Lloyd Rieber, professeur d’apprentissage, de conception et de technologie à l’Université de la Géorgie, le jeu présente généralement les caractéristiques suivantes :

  • il est habituellement volontaire;
  • il est intrinsèquement motivant, c’est-à-dire qu’il est plaisant en lui-même et ne dépend pas de récompenses externes;
  • il suppose un certain degré de participation active, souvent physique;
  • il se distingue d’autres comportements par sa qualité imaginaire.

Le Dr Stuart Brown est aussi spécialiste du jeu. Psychiatre, médecin et chercheur, c’est également le fondateur duNational Institute for Play, en Californie. Ses recherches montrent que le jeu est un besoin biologique aussi essentiel pour notre santé que le sommeil et une bonne nutrition. Tout au long de la vie, le jeu reste un facteur important de réussite et d’épanouissement. C’est par le jeu que nous apprenons à résoudre des problèmes, à interagir avec les autres et à dépasser nos limites.

La Dre Adele Diamond est connue pour ses travaux de recherche suggérant aux éducateurs de se concentrer sur le bienêtre social, émotionnel et physique de l’enfant, en plus du contenu scolaire. Avec ses collègues, elle a constaté que, de nos jours, la plupart des enfants ne participent pas aux jeux de faire semblant intentionnels qui favorisent l’autorégulation, soit une capacité importante pour la réussite scolaire. Les enfants d’aujourd’hui ont davantage tendance à se divertir au moyen d’appareils technologiques ou à être inscrits à des cours qu’à aller jouer dans la cour arrière avec d’autres enfants.

Le jeu mature et intentionnel présente les caractéristiques suivantes :

  • il est planifié à l’avance (« C’est moi, le médecin et toi, tu es la maman avec son bébé malade. »), ce qui permet un usage intensif du langage;
  • il comporte des rôles précis et des règles de comportement, par exemple, le médecin se comportera d’une manière particulière, comme le feront la mère et son bébé;
  • il se poursuit pendant une période prolongée et peut durer des heures, voire des jours;
  • il comporte un scénario imaginaire ou fictif, par exemple, l’enfant peut faire semblant d’aller diner sur la lune.

Désigne les comportements observés chez les jeunes enfants qui n’ont pas encore été alphabétisés. Par exemple, ces enfants peuvent faire semblant de lire et d’écrire. La littératie émergente est liée à tous les aspects du développement intellectuel, cognitif, émotionnel et social d’un enfant. Elle englobe toutes les activités et tout l’apprentissage de l’enfant qui contribuent à sa future capacité de lire et d’écrire.

La littératie désigne la capacité d’identifier, de comprendre, d’interpréter, de créer, de communiquer et d’utiliser des documents manuscrits, imprimés ou numérisés associés à divers contextes. Elle inclut notamment les nouvelles formes de technologie de communication – qu’elles soient sonores, imprimées ou multimédias. Par conséquent, la littératie consiste non seulement en la communication au moyen de tous les médias, mais aussi en la découverte et l’acquisition des nouvelles pratiques propres aux contextes émergents. En effet, dans le monde actuel, il faut disposer d’un ensemble d’habiletés pour recueillir de l’information, en traiter et en transmettre.

Le langage est considéré comme une habileté innée dont le développement est guidé par un ensemble de mécanismes spécifiques. Vers l’âge de six mois, les nourrissons distinguent certaines des propriétés qui caractérisent la parole dans leur environnement immédiat.

Il existe un lien puissant entre le langage et la littératie, selon le HighScope Preschool Curriculum. La littératie précoce comporte quatre composantes : la compréhension et le vocabulaire, la sensibilisation phonologique, la connaissance de l’alphabet et des notions concernant l’imprimé.

D’autres points sur le langage et la littératie :

  • Le langage et la littératie sont reliés dès la petite enfance. La parole, l’écoute, la lecture et l’écriture s’apprennent concurremment (ensemble) plutôt qu’en séquence (l’une après l’autre).
  • L’acquisition d’habiletés en langue et en littératie est le fruit d’activités sociales. Elle se produit parce que les jeunes enfants veulent interagir et communiquer avec les autres.
  • La littératie s’acquiert dans le cadre d’interactions, d’expériences et d’activités significatives.
  • La manière dont les enfants apprennent et la vitesse à laquelle ils le font diffèrent d’un enfant à l’autre.
  • Une partie du développement du langage et de la littératie se fait naturellement dans le cadre des jeux et des expériences courantes, et une autre partie dépend des instructions explicites données par des adultes observateurs et attentifs.
  • Les différences dans la langue et la culture domestiques des enfants peuvent avoir une incidence sur le développement de la littératie. Les travaux en classe devraient tenir compte de ces différences et les mettre en valeur.

Les références

La clé de l’apprentissage réside dans l’autoréflexion. La métacognition désigne l’ensemble des habiletés qui permettent aux élèves de prendre conscience de leurs points forts et de leurs faiblesses et des exigences de la tâche à accomplir, puis de savoir corriger leurs erreurs en cours de route. Sans ces habiletés, il est difficile pour un élève d’accomplir une tâche ou de réaliser un projet. La métacognition se développe graduellement et dépend des connaissances et de l’expérience antérieures de l’élève.

Les références

On considère que la pensée réflexive et la métacognition constituent des habiletés qui font partie de la fonction exécutive et qui dépendent de la mémoire de travail.

Pour pouvoir se livrer à la pensée réflexive, il faut de la métacognition, soit la capacité de réfléchir à la manière dont on a trouvé une solution ou résolu un problème.

Le terme « plasticité » fait référence à la capacité d’évoluer de l’architecture et du fonctionnement du cerveau. La plasticité atteint son comble durant l’enfance et diminue avec l’âge. C’est la raison principale pour laquelle les spécialistes de la petite enfance insistent sur l’importance des premières années de la vie – les enfants doivent être exposés au plus grand nombre d’expériences d’apprentissage possible. Les scientifiques ont constaté que, même s’il existe à travers les ans des périodes très propices à l’acquisition d’habiletés et à l’adaptation du comportement, il faut déployer davantage d’efforts pour modifier un comportement ou inculquer de nouvelles habiletés sur une base de circuits cérébraux qui n’ont pas été correctement installés au moment de leur formation.

Les références

Le psychologue Lev Vygotsky a élaboré ce concept de l’apprentissage. Il s’agit de l’écart entre le degré de développement réel, tel que déterminé par la résolution indépendante d’un problème, et le degré de développement potentiel, tel que déterminé par la résolution d’un problème sous la direction d’un adulte ou en collaboration avec des pairs plus avancés. Ce que les enfants peuvent faire avec l’aide d’autres personnes reflète encore plus l’état d’avancement de leur développement mental que ne le fait ce qu’ils parviennent à faire seuls. Il s’agit d’un concept de préparation à l’apprentissage qui met l’accent sur les limites supérieures de la compétence.

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